Koshas : les 5 enveloppes corporelles selon l’Ayurveda

Pour l’Ayurveda, le corps, l’intellect et l’esprit sont connectés et s’interpénètrent l’un l’autre. Les anciens sages ayurvédiques avaient découvert qu’au-delà du corps physique, il existe plusieurs enveloppes corporelles, chacune plus subtile l’une que l’autre, qu’ils ont nommées koshas et qui sont au nombre de cinq.

Pour comprendre ce concept de corps subtils, pensez à ceux qui ont été amputés d’une jambe ou d’un bras et qui pourtant continuent à ressentir leur présence, ce qu’on appelle des « membres fantômes ». Voici donc ces cinq enveloppes.

Les textes védiques disent que la triple nature de l’âme est  SAT – CHIT – ANANDA. Une fois qu’un être prend véritablement conscience de sa nature spirituelle, il oublie le monde des apparences (Maya), il atteint l’Eveil.

 

SAT – éternité
CHIT – connaissance
ANANDA – béatitude

 

 

L’ANNAMAYA KOSHA
C’est l’enveloppe la plus physique, qui paradoxalement est appelée dans l’ayurvéda « corps d’illusion ». C’est ce kosha qui est maintenu par l’oxygène dans l’atmosphère ainsi que dans la nourriture que nous consommons. Pour que ce corps atteigne une certaine perfection, l’Ayurveda recommandait déjà, avant l’heure, une nourriture saine à base de fruits et légumes, des plats frais qui ne soient pas surcuits, en bref une diète végétarienne, car les docteurs ayurvédiques ont calculé qu’il faut 72 heures pour digérer complètement la viande rouge.

 

LE PRANAMAYA KOSHA
La deuxième enveloppe, qui est invisible à l’oeil, s’appelle « le corps rempli de prana qui est aussi une illusion ». Pour les Indiens, le prana, c’est l’énergie subtile qui fait mouvoir toute chose et donne vie à tout être. On pourrait penser à ces particules atomiques, que la science moderne n’a pas encore complètement cernées qui sont présentes dans tout l’univers, même dans l’inanimé. Certains savants estiment d’ailleurs que, 24 heures sur 24, cette énergie subtile circule au-dedans et à travers notre corps, tel un pendule qui se balance de gauche à droite et de droite à gauche. Les yogis indiens vont encore plus loin : ils affirment qu’après chaque mouvement de pendule, il y a un moment d’arrêt, que l’on peut remarquer lorsqu’on pratique intensément le pranayama ou la méditation, moment qui se situe entre l’inspiration et l’expiration. Dans cet intervalle infime – dont les yogis disent qu’il dure un millième de seconde on peut toucher à l’éternité ou à l’infini, si on est capable de le saisir. Ce pranamaya kosha est donc un corps subtil constitué d’atomes – et encore une fois, la qualité de ce corps dépend de la qualité de notre vie : pensées, sentiments, nourriture, exercices physiques, yoga, méditation et pranayama. Lorsque vous êtes agité ou déprimé, il s’ensuit donc un prana déséquilibré et ce kosha s’en trouve affecté. On dit d’ailleurs souvent qu’avant que vous ne soyez blessé physiquement, ce corps pranique vous donne un avertissement, si fugitif soit-il. Dans la science moderne, on parle d’ions positifs et négatifs, qui sont des atomes portant des charges électriques subtiles, ce qui correspond à la définition ayurvédique du pranayama kosha. Pour l’Ayurveda, c’est le prana qui est le moteur de tous nos organes, un peu comme l’électricité fait fonctionner des ampoules ou amplifie le son d’un micro. S’il y a par exemple trop de prana chez vos enfants, ils en deviennent hyperactifs ; et s’il n’y en a pas assez, ils seront léthargiques. Le pranayama kosha est donc purifié grâce à la pratique du pranayama/pranathérapie qui aide l’énergie pranique à pénétrer chaque pore de notre corps.

 

LE MANOMAYA KOSHA
La troisième enveloppe est reliée à l’intellect et son nom veut dire littéralement l' »enveloppe corporelle composée de pensées, qui est aussi une illusion ». Elle a trois dimensions : le mental conscient, le mental subconscient et le mental inconscient. Pour les Indiens, ce n’est pas le corps qui envelopperait un cerveau uniquement centré dans votre tête, mais bien un mental à plusieurs niveaux qui enveloppe votre corps. Il y a donc un mental physique, qui ressent toutes les atteintes à votre corps, que ce soit une piqûre ou une blessure profonde ; un mental des cinq sens – l’ouïe, le goût, le toucher, l’odorat et la vue ; et, bien sûr, une mémoire mentale de toutes vos actions, des traumas, des colères, des peurs, etc. Enfin, au plus profond, un mental inconscient, qui pourrait être appelé collectif, car il regroupe les pensées de votre famille, de votre environnement, de l’endroit où vous vivez – et pour les Indiens, de vos vies passées. Pour équilibrer le manoyama kosha, l’ayurvéda recommande la méditation, ainsi que les mantras – qui sont la répétition ad infinitum de mots sacrés, dont le son est censé produire un effet bénéfique.

 

LE VIJNANAMAYA KOSHA
Le quatrième corps, dont le nom veut dire « l’enveloppe faite de sagesse, mais qui est aussi une illusion » est de nature transcendantale. Cette enveloppe est d’ailleurs plus présente chez ceux qui recherchent la perfection : les saints, les yogis, les moines – et même ceux d’entre nous qui ont une forte aspiration intérieure. Pour l’Ayurveda, ce corps n’est pas régénéré par la nourriture, mais uniquement par les vibrations de sagesse que l’on engendre par la réflexion, la méditation, le jeûne et les lectures spirituelles. Lorsque ce quatrième corps est plus actif, l’Ayurveda affirme qu’il vous protège des maladies et, dit-on, vous donne la premonition de dangers imminents.

 

L’ANANDAMAYA KOSHA
Le plus subtil de ces cinq corps, c’est l’enveloppe « d’extase », qui est aussi une illusion. Pour les Indiens – et ceci n’est pas particulier à l’Ayurveda -, l’âme, ou l’étincelle du Divin, se trouve au centre du corps, derrière le coeur physique : « L’âme est de la taille d’un pouce, aussi brillante que le soleil, mais plus large que l’univers », dit la Svetasvatara Upanishad (5.8, 5.9). Dans la dialectique védique, cette âme ne peut pas être blessée ni tuée : elle est au-dessus et au-delà de toutes souffrances et renaît de corps en corps à travers les âges. Elle ne peut pas être nourrie, ni physiquement, ni même mentalement, mais lorsqu’on la touche, même fugitivement, on connaît la joie et même l’extase spirituelle, d’où son nom : ananda, qui veut dire joie suprême. L’anandayama kosha, toutefois, est non seulement lié aux autres koshas, mais dépend d’eux pour sa plénitude.

Lorsque ces cinq enveloppes se soutiennent l’une l’autre, le corps aussi est en parfaite harmonie et bénéficie d’une immunité aux maladies.

 

 

JIVATMAN
Jīvātman (de jīva en devanāgarī, जीव et ātman, आत्मन् ) est un terme sanskrit qui signifie « Âme individuelle » ou « Être incarné ». Dans la philosophie hindoue et particulièrement dans l’Advaita Vedānta et le yoga tantrique, le jīvātman est le principe qui migre d’une existence à une autre. Il ne faut donc pas le confondre avec le corps physique ni avec l’ātman qui est éternellement libre, non né, impérissable et un avec brahman.

Atman est un concept de la philosophie indienne āstika. Ce terme a le sens de pure conscience d’être ou de pur « je suis », et désigne traditionnellement le vrai Soi, par opposition à l’ego (ahaṃkāra). Cependant dans l’hindouisme, il peut avoir aussi d’autres significations comme :

  • Le principe essentiel à partir duquel s’organise tout être vivant (brahman) ;
  • L’être central au-dessus ou en deçà de la nature extérieure telle que nous pouvons l’appréhender, calme, inaffecté par les mouvements de la nature intérieure du jīva, mais soutenant leur évolution respective, tout en ne s’y mêlant pas ;
  • Le souffle vital (prāṇa et vāyu).

 

Sources : Wikipédia, François Gautier « Encyclopédie de l’Ayurveda »

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