“Dettes karmiques”, “mémoires familiales”, “liens ou héritages transgénérationnels”, “karma transgénérationnel” vous parlent ? Vous n’êtes sans doute pas en train de lire ceci par hasard. Si le terme “karma” se réfère communément au concept de vies antérieures, il est considéré selon moi comme une énergie héritée du passé sans perdre sa définition racine d’acte (ou non action) lié aux ancêtres ayant eu une conséquence sur le clan familial.
La psychogénéalogie est une approche thérapeutique qui explore les liens entre l’histoire familiale, les schémas comportementaux, les blessures émotionnelles et le bien-être psychologique des individus. Elle s’appuie sur l’idée que les expériences, les traumatismes et les modèles familiaux des générations précédentes peuvent influencer la vie des descendants, parfois de manière inconsciente.
Cette approche considère la famille comme un système interconnecté, où les événements passés peuvent avoir des répercussions sur les générations présentes. En explorant les histoires familiales, les secrets, les répétitions de schémas ou les non-dits, la psychogénéalogie cherche à identifier les dynamiques intergénérationnelles qui peuvent influencer les difficultés actuelles d’un individu. Les mémoires familiales résultent de comportements marquants et de noeuds émotionnels transmis dans l’inconscient de l’arbre familial. S’il est difficile de chercher la personne responsable, il convient d’identifier nos propres blocages et de les accepter pour s’en libérer. Ces blocages sont comme des “valises” qui ne nous appartiennent pas. Face à ces mémoires familiales, on peut choisir de reproduire le schéma, agir en réaction contraire, ou les utiliser comme une alerte pour rompre la chaîne, tout en évoluant. Le concept de karma ne doit pas être perçu comme une punition, mais une opportunité d’évolution et de dépassement pour résoudre les conflits internes (schémas, comportements répétitifs, maladies…)
Les techniques utilisées en psychogénéalogie peuvent inclure l’analyse des arbres généalogiques, l’étude des événements marquants de la famille, le travail sur les loyautés invisibles, les constellations familiales, ou encore l’intégration des récits familiaux dans le processus thérapeutique.
L’objectif de la psychogénéalogie est d’aider les individus à mieux comprendre leurs racines familiales, à identifier les schémas répétitifs et les blocages, et à trouver des moyens de guérir les blessures transgénérationnelles pour favoriser leur épanouissement personnel et familial.
Divers traits génétiques, tels que la couleur des cheveux et des yeux, sont transmis à travers l’ADN. Environ 80% de l’ADN est considéré comme inutile, qualifié de “ADN poubelle” car non codant. C’est celui-ci qui nous intéresse dans l’identification des héritages. Selon l’épigénétique, il a été démontré que des expériences traumatiques peuvent influencer l’ADN, affectant ainsi les générations futures. Par exemple, si une mère a vécu un trauma, les traumatismes non résolus influencent son ADN (les informations sont transportées par une molécule qui se greffe sur l’ADN), qui est ensuite transmis à l’enfant, et ainsi de suite. Ce concept de transmission génétique explique comment des traumatismes vécus par des ancêtres peuvent influencer les comportements et les émotions des générations suivantes. D’où l’importance de se libérer du poids du transgénérationnel pour accéder à des énergies plus positives et à une plus grande puissance personnelle.
Origines de la psychogénéalogie
La psychogénéalogie trouve ses racines dans les travaux de plusieurs figures importantes du domaine de la psychologie et de la psychanalyse.
L’un des pionniers de la psychogénéalogie est le psychothérapeute français Anne Ancelin Schützenberger. Dans les années 1970, elle a développé l’idée que les événements vécus par les ancêtres peuvent avoir un impact sur les générations suivantes, notamment à travers la transmission de secrets de famille, de traumatismes non résolus ou de schémas comportementaux répétitifs. Ses recherches ont jeté les bases de la psychogénéalogie moderne.
Par la suite, d’autres praticiens, tels que Alejandro Jodorowsky, Carl Gustav Jung et Bert Hellinger, ont également contribué au développement de cette approche. Jodorowsky, par exemple, a exploré les liens entre les rêves, les contes de fées et les histoires familiales dans le processus de guérison psychologique.
Plus récemment, la psychogénéalogie a gagné en popularité en tant qu’approche thérapeutique alternative, notamment en France, en Belgique et au Canada. Elle est utilisée dans le cadre de la psychothérapie pour aider les individus à comprendre et à résoudre les problèmes émotionnels et relationnels en examinant les influences de leur passé familial.
Aujourd’hui, la psychogénéalogie continue d’évoluer, intégrant de nouvelles méthodes et perspectives, et suscitant un intérêt croissant dans le domaine de la psychologie et de la thérapie familiale.
Pourquoi entreprendre un travail psychogénéalogique ?
Le travail psychogénéalogique offre une perspective élargie permettant de dénouer les traumas (événements) liés à l’histoire familiale et leurs traumatismes (ensemble des effets du trauma). On distingue les troubles psychiques d’origine transgénérationnelle et ceux liés à l’histoire personnelle de l’individu. En examinant le génosociogramme, on peut faire émerger le souvenir de ses traumatismes personnels, affectant également sa descendance. Ce processus influence particulièrement les enfants, notamment avant la résolution œdipienne. Il s’agit d’un outil accessible à tous, même aux personnes adoptées. Les individus s’engageant dans une thérapie transgénérationnelle le font souvent après des parcours analytiques antérieurs, cherchant à résoudre des zones d’ombre persistantes ou des sentiments de malaise. D’autres encore, qui ne sont pas engagés dans un travail sur eux-mêmes, ont le sentiment de ne plus se reconnaître dans leurs actes ou dans leur vie. Tout ceci constitue le signe qu’il est nécessaire d’ouvrir un champ d’investigation plus large. Le transgénérationnel, c’est alors ce qui a résisté à l’analyse classique parce que la clé est à chercher ailleurs que dans l’histoire personnelle.
La démarche participe à l’allègement du karma, dès lors qu’il est intégré comme la somme des atouts et des faiblesses dont nous disposons au moment de notre naissance – et non comme des représailles liées à des vies antérieures. En ce sens, le travail sur l’arbre généalogique est un outil de pacification, qui apporte sa contribution à une démarche d’élévation spirituelle.
“Faire face à son arbre, épouver les lieux et les liens de mémoires, se sentir relié pour se détacher, c’est aussi retrouver sa verticalité, sentir le flux de la transmission qui vient irriguer notre enracinement”.